vendredi 14 novembre 2014

Certaines n'avaient jamais vu la mer

Titre : Certaines n'avaient jamais vu la mer
Titre original  : The Budda in the Attic
Auteur : Julie Otsuka
Traduction : Carine Chichereau
Édition : Phebus
Parution : 2012
Nombre de pages : 142
Synopsis : Nous sommes en 1919. Un bateau quitte l'Empire du Levant avec à son bord plusieurs dizaines de jeunes femmes promises à des Japonais travaillant aux États-Unis, toutes mariées par procuration. C'est après une éprouvante traversée de l'Océan Pacifique qu'elles rencontrent pour la première fois à San Francisco leurs futurs maris. Celui qui va tant les décevoir. A la façon d'un chœur antique, leurs voix se lèvent et racontent leurs misérables vies d'exilées... leurs nuits de noces, souvent brutales, leurs rudes journées de travail dans les champs, leurs combats pour apprivoiser une langue inconnue, la naissance de leurs enfants, l'humiliation des Blancs. Une véritable clameur jusqu'au silence de la guerre et la détention dans les camps d'internement. Bientôt, l'oubli emporte tout, comme si elles, leurs époux et leurs progénitures n'avaient jamais existé.


Article publié en 2014
Modifié en 2017

Avis :
    Ça faisait un moment que je voulais lire ce livre, qu'on annonçait comme un coup de cœur un peu partout. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le thème abordé - l'immigration des Japonais en Amérique - sort de l'ordinaire. J'adore tout ce qui est témoignage historique, je ne pouvais pas passer à côté.

    Il n'y a pas de personnage principal, ou alors je dirais que le groupe de Japonaises forme le protagoniste principal du roman. Cela ne joue pas sur l'attachement aux "personnages" : ces femmes se révèlent être très fortes, parfois naïves, parfois déterminées. Elles arrivent en Amérique pleines de rêves, de projets, et quelle désillusion en découvrant leurs maris et la vie à la dure qui les attend. Même en donnant naissance elles n'y trouvent pas toutes le bonheur qu'elles avaient espéré : ces enfants nieront leurs origines jusqu'à les repousser. Ce qui les rend attachantes - en quelque sorte - c'est leur détermination et l'amour de leur pays
    Il n'y a pas une Japonaise qui raconte son histoire, c'est en réalité un narrateur extérieur qui évoque toutes les anecdotes, les pensées et les actes de ces femmes, dans ce qui semble être un pêle-mêle organisé. C'est un style d'écriture assez plaisant qui ne m'a pas dérangé. 
  
    On en apprend beaucoup sur le style de vie Japonais - pendant que les femmes relatent leurs vies antérieures quand elles sont sur le bateau - et ensuite sur leur intégration sur le territoire américain : pas facile et insurmontable pour certaines. J'ignorais tellement de choses sur la vie des Japonais en Amérique et même j’ignorais qu'ils avaient été si persécuté pendant la Seconde Guerre mondiale

  C'est une lecture assez rapide, qui ne m'a pas entraînée plus que cela mais peut-être qu'elle n'avait pas ce but-là. On ressort de cette lecture avec plus de renseignements que si on regardait une reportage à une heure de grande écoute et avec une vraie leçon de vie : qui a envie n'abandonne jamais.

"Personne ne gagne à la guerre. Tout le monde perd."
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