Titre original : Girl with a perl earring
Auteur : Tracy Chevalier
Traduction : Marie-Odile Fortier-Masek
Édition : Folio
Parution : 2002
Nombre de pages : 313
Synopsis : La jeune et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre Vermeer. Nous sommes à Delft, au dix-septième siècle, l'âge d'or de la peinture hollandaise. Griet s'occupe du ménage et des six enfants Vermeer en s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très jalouse de ses prérogatives.
Au fil du temps, la douceur, la sensibilité et la vivacité de la jeune fille émeuvent le maître qui l'introduit dans son univers. A mesure que s'affirme leur intimité, le scandale se propage dans la ville...
Avis :
J'avais mis il y a longtemps ce livre dans ma Wish-List, pour ensuite m'en détourner, le jugeant moins attrayant que d'autres. Je l'ai finalement trouvé dans une brocante, et j'ai saisi l'occasion de le lire, enfin !
On suit la vie de Griet, une jeune hollandaise engagée comme servante dans la maison de Vermeer, qui semble manifester un certain intérêt pour elle dès le début de l'histoire. Elle est fascinée par le peintre dès le départ, et semble même assez enjouée à l'idée de travailler chez lui. Elle est assignée aux tâches ménagères et à la surveillance des enfants, toujours suivie de près par la femme de Vermeer et la gouvernante qui sont à l'affut du moindre faux pas. Bien heureusement pour Griet, son calme, son attitude réfléchie et sa patience lui permettent de tenir le cap.
J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire pendant un long moment : on ne suit que Griet et ses tâches ménagères, ses courses et ses visites hebdomadaires à sa famille. Rien de bien palpitant au premier abord, mais j'ai persévéré. Et j'ai bien fait.
Griet garde patience dans son travail et avec ses supérieures parce qu'elle n'espère que deux choses : nourrir sa famille avec le peu d'argent qu'elle gagne et croiser de nouveau le peintre. Le récit gagne d'ailleurs en intensité quand elle est autorisée à pénétrer dans le terrain "de jeu" du peintre, c'est-à-dire son atelier. Là, Griet peut s'intéresser au travail de Vermeer sans se faire prendre, elle est si soigneuse que cela tient presque de la vénération.
J'ai adoré ma lecture à partir du moment où l'on suivait le travail du peintre de bout en bout - oui c'est curieux, parce que je ne suis pas spécialement fan de la peinture et des tableaux en général. En réalité, le regard que Griet a posé sur les tableaux du peintre - La Laitière, Jeune femme écrivant une lettre - a modifié ma façon de voir les choses. C'est au moment où Griet pénètre avec facilité dans l'atelier que toute sa personnalité prend forme. Et là, c'est intéressant. C'est sans doute le but recherché.
La relation entre les personnages de Griet et Vermeer est particulière : c'est la première romance "indirecte" que j'ai pu lire. En fait, leur relation tient de la fascination. Ils sont fascinés l'un par l'autre, discrètement, sans le dire, juste le montrer. Là-dessus s'instaure une relation de confiance qui leur est bénéfique à tous les deux.
J'ai aimé suivre l'évolution de leur relation mais pas seulement. Griet ne noue pas seulement une relation avec le peintre mais aussi quelques membres de sa famille. L'évolution est lente mais elle semble être au rythme de la peinture de Vermeer. Lente et appliquée.
Autre point que je voulais souligner : on ne suit pas seulement la vie du Coin des papistes - quartier où réside la famille Vermeer - mais aussi toute l'activité du quartier. Griet se fond dans sa nouvelle vie, ses habitudes, et sa population. On est immergé dans la Hollande de l'époque et j'ai trouvé ça intéressant. En plus, moi qui pensait que le récit n'allait prendre place que dans la maison, c'est un vrai bol d'air.
Au cas où vous ne l'auriez pas compris : ce livre ne regorge pas de nombreuses actions ni d'un suspens haletant. Mais je suis sortie de ma zone de confort en me lançant dans cette sorte d'autobiographie fictive - oui parce que ce n'est pas ce qui s'est réellement passé. C'est une lecture calme et culturelle : on apprend énormément de choses - ou du moins J'AI appris beaucoup de choses sur l'époque, sur la peinture et sur Vermeer. Le livre s'inspire de faits réels et de protagonistes réels, ce qui rajoute du réalisme au récit. Les lecteurs ont en général un avis mitigé sur ce roman mais pour ma part, c'est avec plaisir que je vous le conseille.
Page 124 :
"Êtes-vous satisfait, Monsieur ? demandai-je.
- Regardez-moi encore une fois par-dessus votre épaule.
J'obéis. Il m'observait. Il s'intéressait de nouveau à moi."
Vous aimerez peut-être :
• La liste de Freud de Goce Smilevski
• Certaines n'avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka
• Jane Eyre de Charlotte Brönté
D'autres blogueurs en parlent :
Je ne sais pas si je lirai ce livre mais je suis ravie de voir que tu as aimé :)
RépondreSupprimerÀ première vue il est pas super tentant c'est vrai. Heureusement pas de déception :D
SupprimerJ'ai dû le lire l'année passée. Après 90 pages, je n'ai pas persévéré, j'avoue. C'était tellement long - lent - et descriptif que je n'arrivais pas à avancer. Contente que cette lecture l'ait quand même fait avec toi :)
RépondreSupprimer