vendredi 30 août 2019

La couleur pourpre

Titre : La couleur poupre
Titre original : The colour purple
Auteur : Alice Walker
Traduction : Mimi Perrin
Édition : Robert Laffont (Pavillons poche)
Parution : 2016
Nombre de pages : 368
Synopsis : Depuis leur séparation, depuis des années, Nettie et Célie, deux jeunes noires, sœurs tendrement unies, n'ont cessé de s'écrire. Mais aucune missive, jamais, n'est parvenue ni à l'une ni à l'autre. C'est que Célie, restée là-bas, près de Memphis, subit la loi d'un mari cruel qui déchire toutes les lettres venues d'Afrique - où Nettie est missionnaire. Alors Célie, la femme-enfant, écrira via le bon Dieu, qui, lui, sait tout... Pourquoi entre elles, cette correspondance déchirée et sans fin, obstinée, presque immatérielle ?





Avis :
    Ce qui est bien avec les résolutions, c'est qu'on en prend toujours des nouvelles en cours de route. Moi par exemple, j'avais prévu d'apprendre la langue des signes. Je ne sais encore rien dire. Mais par contre, j'ai pris la résolution de lire les livre présentés dans le Our Shared Shelf dont La couleur pourpre fait partie. C'était une lecture fastidieuse mais finalement convaincante.

    Célie et Nettie sont les ainées d'une grande fratrie. Sous le joug d'un père incestueux et violent, elles s'entraident malgré les sévices subis. Célie ayant déjà subit l'inceste, elle épargne cependant à Nettie le mariage avec un homme violent et sans cœur en l'épousant elle-même. C'est le début de l'éloignement entre ces 2 sœurs fusionnelles, puisque le mari de Célie interdira à celle-ci de communiquer avec sa Nettie et cachera pendant des années les longues lettres que cette dernière envoie à leur domicile. Sous le joug d'un mari violent, Célie élèvera ses enfants, et découvrira l'amour, et subira sa vie qu'elle décrit au "bon Dieu". Nettie elle, partira en Afrique sur la terre de ses ancêtres en mission humanitaire, avec toujours dans le cœur l'espoir de revoir cette sœur si chère.

     On sent déjà avec ce synopsis que le récit est loin d'être le plus joyeux que vous ayez lu, hein. C'est vrai. J'ai souvent eu les larmes aux yeux. La vie de ces deux sœurs est extrêmement difficile, surtout celle de Célie. Célie qui vit l'inceste, la violence de son mari, la solitude, l'ignorance, l'irrespect, tandis que Nettie, la cultivée, trouve un poste de perceptrice pour une famille noire aimante et compréhensive. À travers leurs deux récits les voit subir le sexisme, le racisme, et chacune d'elle finit par se battre pour leur propre liberté l'égalité et surtout, leur indépendance en tant que femmes. J'ai davantage accroché avec les lettres de Célie, pleines de fautes de langage, parfois vulgaires et crues, mais qui sont pleine de naïveté - parfois à un tel niveau qu'on a envie de lui expliquer nous-même. 

    Malgré sa naïveté, Célie est la patience faite femme. Elle possède une grande clairvoyance mais n'a pas la culture ou même les outils pour arriver à se rebeller, s'exprimer. Elle possède un "franc penser" sans pour autant arriver à exprimer tout haut le fond de ses pensées. Nettie est la plus cultivée, la plus empathique. Si bien que j'ai regretté que ses lettres arrivent tard dans le récit et qu'on ne la voit pas s'exprimer plus. 
    Le personnage fort de ce livre reste bien Shug : une femme noire "croqueuse d'hommes" qui se fiche pas mal du "qu'en dira-t-on" et qui a passé sa vie à traîner les bars pour chanter et parfois ramener quelques conquêtes. Elle est celle qui va sortir Célie de sa torpeur, lui faire découvrir l'affection et même l'amour. 

    L'histoire est prenante en général : on a envie de savoir ce qu'il adviendra de Célie, de sa relation avec Shug. On a envie de savoir si les deux sœurs se retrouvent au final. D'autres intrigues se mêlent aux histories de Célie et Nettie et finalement, pas de longueurs, pas d'ennui et de beaux messages de liberté dispersés tout au long du roman. Cependant, je tiens à souligner deux petits points qui ont gêné ma lecture, notamment au départ.
     D'abord, le style narratif est perturbant. Ce n'est ni de l’épistolaire, ni un récit direct. Un mix des deux je dirais. Peut-être est-ce fait exprès, dans le but de distinguer les lettres de Célie et de Nettie - ces dernières étant mieux construites et avec un phrasé plus élégant.
    Aussi, pas de repères temporels tout au long du livre. On ne sait pas en quelle année on se situe, on ne sait pas combien de temps s'écoulent entre les lettres, les péripéties s'enchaînent parfois sans transition... c'est le point qui m'a le plus dérangé, mais finalement, on s'y fait. 


    En conclusion, une bien belle découverte, loin d'être un coup de cœur mais je ne regrette pas cette lecture. Un récit un peu haché mais de biens beaux personnages que l'on voit évoluer avec leur temps et leur vécu. Un des livres les plus féministes lu cette année !
    


Page 223 :
"Tu vois, c'est pas possible de lire la Bible sans croire que Dieu est blanc, elle soupire. Moi, quand j'ai su ça et qu'en plus c'était un homme, il m'a plus intéressée. Tu te plains qu'il a pas l'air d'écouter tes prières ? Tu m'étonnes !


Lu dans le cadre du Défi Lecture 2019
11/100

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Prochaine chronique :
Pourquoi pas nous ? de Becky Albertalli et Adam Silvera

2 commentaires:

  1. Woah ! Malgré les deux petits points négatifs, je suis sincèrement tentée par cette histoire. Je note !

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    1. Elle est très bien. Le style narratif est perturbant mais on s'y fait. Bonne découverte à toi !

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Merci de votre passage sur mon blog !
À bientôt !