Auteur : Eric-Emmanuel Schmitt
Édition : Le livre de poche
Parution : 2013
Nombre de pages : 476
Synopsis : Anne vit à Bruges au temps de la Renaissance, Hanna dans la Vienne impériale de Sigmund Freud, Anny à Hollywood aujourd'hui. Toutes trois se sentent différentes de leurs contemporaines ; refusant le rôle que leur imposent les hommes, elles cherchent leur vrai destin. Trois femmes dans trois époques différentes qui vont néanmoins se tendre la main... Et si c'était la même ?
Points + : un vrai message, un fil conducteur prenant
Points - : Un moment avant de rentrer dans l'histoire
Avis :
J'avais ce livre depuis une éternité dans ma PAL. Je l'avais commandé à Noël suite à mon coup de cœur pour La part de l'autre, du même auteur. Et je ne l'en sors que maintenant. Je me demande comment j'ai fait pour ne pas lire ce livre avant cette date !
Eric-Emmanuel Schmitt nous propose trois histoires en une. Les récits d'Anny, Anne et Hanna ne se ressemblent en rien, mais pourtant, elles semblent toutes les trois ne pas correspondre à leur époque. Anne est fiancée à un jeune homme charmant mais sent qu'on lui impose ce mariage depuis le début. Elle fuit dans la forêt et ressent l'appel d'ailleurs. Hanna est heureuse en ménage, elle participe en plus aux plus grandes soirées viennoises de la fin du 19ème, et pourtant, un évènement malheureux va lui faire comprendre que depuis le début, tout n'est que déni pour elle. Anny elle, profite de sa renommée pour faire la tournée des boites de nuit. En enchaînant les coups d'un soir, elle en profite pour faire la une des journaux people. Ces trois femmes là semblent ancrées dans leur époque, et pourtant, la rébellion est proche.
Il a été très difficile pour moi de m'approprier les histoires de ces trois femmes. En réalité, le livre s'organise ainsi : un chapitre est consacré aux fiançailles d'Anne, elle fuit, et paf, on passe à Hanna qui enchaîne les soirées mondaines bourgeoises, mais quelque chose cloche, paf, on passe à Anny, bourrée, dans une boîte de nuit, et elle perd connaissance, et paf, on repasse à Anne. C'est difficile de rentrer dans ne serait-ce qu'une histoire. Je dirais que j'ai commencé à accrocher quand chacune commence à comprendre ce qui cloche dans leurs vies, et ce qu'il faudrait faire pour que ça s'arrange. L'immersion est très longue - 200 pages environ.
Ceci dit, on va s'accorder une chose : la plume de l'auteur fait bien son travail. On ressent vraiment les émotions de chacune de ces femmes et c'est en cela une petite frustration que de les laisser en fin de chapitre pour repasser à une autre époque. L'auteur rend bien compte des problématiques sexistes - oui, parce que c'est de cela dont il est question - auxquelles sont confronté ces trois femmes. On assiste à une vraie prise de conscience, on pense que le fil rouge de leurs histoires s'arrête là, mais que nenni ! Quel happening les amis je vous le dis !
Vous trouverez sûrement une histoire qui vous touche plus qu'une autre - perso, c'est celle d'Hanna, je ne sais même pas pourquoi - mais les trois sont vraiment attachantes et feront écho à quelque chose en vous. L'auteur arrive à faire passer une multitude de messages en un seul livre, comme toujours.
On voyage vraiment dans trois époques différentes, c'est dépaysant. Même si l'histoire d'Anny prend place de nos jours, on est pas du tout dans le même monde, elle est nous. Et si oui, que faites-vous sur mon blog ? Les époques de la Renaissance et du 19ème sont vraiment bien renseignées et on reste en immersion tout le long du chapitre. Oui, toujours cette frustration de couper les époques mais bref.
Je ne parlerai pas des personnages dans cette chronique parce que j'ai peur de trop en dévoiler si je vous montre leurs personnalités mais sachez que vous trouverez forcément votre compte avec une des 3 histoires, et que lorsque tout se mettra en place, les autres femmes vous plairont également.
En conclusion, un joli livre avec un message féministe, basé sur l'indépendance de corps et d'esprit à (re)trouver. Le message est bien amené, par une plume riche et addictive. Un très bon livre dans lequel vous trouverez quelque chose à laquelle vous identifier.
Chapitre 15, page 182 :
"Anny grimaça : s'il y avait quelque chose de surprenant chez les hommes, c'était la béatitude qu'ils tiraient du sexe ! Sur ce plan, elle estimait qu'il n'y avait pas d'égalité entre les mâles et les femelles. a sensualité comblait les premiers, pas les secondes. Eux recherchaient le plaisir et l'obtenaient ; pas elles.
Avait-elle rencontré un homme qui ne fût pas euphoriquement satisfait après une partie de jambes en l'air ?
Non. Ah si, David peut-être, dans le visage duquel elle avait discerné de l'inquiétude... Parce qu'il attendait des applaudissements, sans doute. David était un acteur, c'est-à-dire une femme avec des couilles."
Non. Ah si, David peut-être, dans le visage duquel elle avait discerné de l'inquiétude... Parce qu'il attendait des applaudissements, sans doute. David était un acteur, c'est-à-dire une femme avec des couilles."
Pour aller plus loin :
Lu dans le cadre du Défi Lecture 2020
14/100
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• La part de l'autre d'Eric-Emmanuel Schmitt
• Les suprêmes d'Edward Kelsey Moore
• La couleur pourpre d'Alice Walker
D'autres blogueurs en parlent :
Prochaine chronique :
Kim Jiyoung, née en 1982 de Cho Nam-Joo
Il a l'air super ce livre ! En plus, je suis bien tentée par les différentes époques et encore une fois, par le message qu'il délivre.
RépondreSupprimerAh alors super ! Ma mission est accomplie ! J'espère que tu auras l'occasion de te le procurer :)
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