dimanche 8 novembre 2020

Petit pays

Titre : Petit pays
Auteur : Gaël Faye
Édition : Livre de poche
Parution : 2017
Nombre de pages : 221
Synopsis :
Avant, Gabriel faisait les quatre cent coups avec ses copains dans leur coin de paradis. Et puis l'harmonie familiale s'est disloquée en même temps que son "petit pays", le Burundi, ce bout d'Afrique centrale brutalement malmené par l'Histoire.
Plus tard, Gabriel fait revivre un monde à jamais perdu. Les battements de cœur et les souffles coupés, les pensées profondes et les rires déployés, le parfum de citronnelle, les termites les jours d'orage, les jacarandas en fleurs... L'enfance, son infinie douceur, ses douleurs qui ne nous quittent jamais.


Points + : la plume, le personnage de Gaby
Points - : quelques longueurs

Avis :
    J'ai eu ce livre à Noël dernier, je voulais vraiment découvrir la plume de Gaël Faye qu'on m'avait vanté pendant longtemps. J'ai mis du temps à le sortir de ma PAL et maintenant il est dans les mains d'autres personnes qui, j'espère, l'apprécieront autant que moi sinon plus.

    Ce livre n'est pas autobiographique mais on se demande à quel point il l'est. L'auteur est lui-même né au Burundi et est aussi parti en France après la guerre civile, sans dire qu'il est lui aussi fils d'une mère rwandaise et d'un père français.
    On suit donc la vie de Gaby, un jeune enfant d'origines rwandaise par sa mère et française par son père, vivant dans un quartier favorisé remplis d'expatriés et menant une vie paisible qui ne l'empêche pas de faire un peu toutes les bêtises qu'il veut. Ce calme se brise lorsque la guerre civile débute et que les expatriés se retrouvent en danger.

    Tout d'abord, gros point fort de cette lecture : la plume de l'auteur qui sait manier le côté dramatique du récit - plutôt dans la première partie - et le côté naïf de Gaby, la naïveté et les mots d'un enfant. Il possède un bon phrasé, poétique, qui a un côté apaisant durant la première partie du récit.

    La première partie du récit se concentre donc davantage sur la vie quotidienne de Gaby, ce qui apporte quelques longueurs. On le suit avec ses copains, les voisins, les bêtises, mais aussi sa famille qui se brise, les petits signes annonciateurs de la guerre civile... c'est tellement discret que, comme Gaby, on a tendance à ne pas se sentir concerné, à voir tout cela de loin. Sauf que...
    La 2e partie est beaucoup plus sombre parce qu'on sent bien la différence, lorsque la guerre civile débute et que Gaby entend les premiers coups de feu. Les discussions tournent autour des massacres, la France n'est plus seulement le pays fort mais celui dont on attend des nouvelles pour repartir, les jeux des enfants tournent autour des bagarres, on exclut les enfants Tutsi ou Hutus, ce n'est vraiment pas la même chose.

     Le personnage de Gaby subit toutes ces choses, de manière légère ou grave, selon ce qu'il entend, ce qu'il voit, ce qu'il vit. J'ai aimé que l'on voit tout ça par ses yeux, et pourtant j'ai du mal quand le récit est porté par un enfant. Il possède à la fois le regard naïf d'un enfant de son âge et une grande clairvoyance d'esprit qui le grandit. Ce qui le rend encore plus attachant, c'est sa curiosité et le fait qu'il ne bascule pas dans la haine. 

    Pour conclure, c'est un livre qui m'a plus touché par l'intermédiaire du personnage de Gaby que par le récit. On ressent quelques longueurs mais la plume de l'auteur donne envie de continuer, ne serait-ce que pour savoir ce qu'il va se passer au Burundi, dans la famille de Gaby. Une petite lecture pour découvrir ce petit pays !

 Pour aller plus loin :
Le Burundi, pays à l'histoire marquée
par les conflits - Jeune Afrique

Le Burundi veut enquêter sur la colonisation européenne et
ses conséquences - France Info

"D'ailleurs, je me demande bien où on a mis les portraits de l'ancien président ? Les a-t-on jetés ? Mais peut-être qu'il existe un endroit où on les garde au cas où il déciderait de revenir un jour ?
C'est la première fois qu'on a un président qui n'est pas militaire. Je pense qu'il aura moins mal à la tête que ses prédécesseurs. Les présidents militaires ont toujours des migraines. C'est comme s'ils avaient deux cerveaux. Il ne savent jamais s'ils doivent faire la paix ou la guerre."


Ce livre a été lu dans le cadre du Défi Lecture 2020
22/100

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13 commentaires:

  1. J'ai découvert Gaël Faye grâce à sa musique que j'ai tout de suite aimée!Ca fait quelques temps que son roman est dans ma wishlist, j'aimerais beaucoup le lire puis voir l'adaptation :)

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    1. Ah mais oui c'est vrai ! Il y a une adaptation, par Jean-Paul Rouve je crois. Je peux la voir maintenant *preach* :D
      Merci de ton commentaire ! J'ai aussi écouté certains de ses titres et ça m'a donné envie de lire ce livre également - et l'insistance de mes amies aussi... on va pas se mentir.

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  2. J'ai beaucoup entendu parler de ce livre et il m'intrigue beaucoup.
    Si j'en ai l'occasion, pourquoi pas le lire :)

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    1. Il est tout petit, ça sera rapide, ce serait dommage de s'en priver :)

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  3. Ce livre est dans ma PAL, il m'intrigue beaucoup ! Ton avis me confirme encore cette envie :)

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    1. Ah alors si tu l'as déjà ce sera plus facile de le lire rapidement ! Il est tout petit en 3 jours c'est fait (maximum). C'est une lecture à découvrir sûrement !

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  4. Je suis d'accord avec toi sur les longueurs et sur le personnage de Gaby... Il faudrait que je vois l'adaptation. Il parait qu'elle est très bien.

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    1. Je dois aussi voir l'adaptation. J'attendrais qu'elle passe à la télé je pense.
      Les longueurs heureusement ne m'ont pas trop gêné mais il fallait que je le souligne. ;)

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  5. Un roman dont on a beaucoup entendu parler et qui me fait évidemment très envie.
    Merci pour cette belle chronique, très instructive.

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    1. Et bien de rien ! J'espère que tu apprendras des choses aussi en lisant ce livre :)

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  6. Il me tente beaucoup, il faudrait vraiment que je le tente !

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Merci de votre passage sur mon blog !
À bientôt !