Auteur : Mathias Malzieu
Édition : Flammarion
Parution : 2005
Nombre de pages : 173
Synopsis : Mathias, un jeune homme d'une trentaine d'années, vient de perdre sa mère. Sur le parking de l'hôpital, il rencontre un géant qui l'aide à accepter de vivre malgré cette disparition et l'invite à un voyage fantastique dans le pays des morts. Cette évasion dans l'imaginaire lui permettra de passer d'un monde enfantin peuplé de super héros rassurants au monde plus cru et cruel des adultes.
Avis :
Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre en commençant cette lecture : je me doutais que ce serait poétique, philosophique, mais j'avais peur de m'ennuyer pendant les 160 pages du livre. La première partie envoie une vraie claque : pour ceux ayant déjà connu la mort d'un proche - vraiment proche - c'est exactement ça. Les émotions décrites, les sensations éprouvées et les situations vécues sont exactement les mêmes. C'est une vraie claque, des souvenirs qui remontent, mais quelque part c'est agréable de voir qu'on est pas les seuls à avoir ressenti cela pendant le travail de deuil.
Très rapidement, Mathias rencontre le géant qui lui offre une part de son ombre, qu'il devra dompter pour faire correctement son travail de deuil. Jack, le géant, est assez original : il est décrit très précisément par le narrateur et son côté effrayant devient vite comique. Physiquement on arrive à s'en faire une image très précise, et son caractère est assez rassurant, il aide vraiment Mathias, il lui confie des choses, lui raconte des histoires, il lui fait penser à autre chose.
Mathias traverse plusieurs phases : il est d'abord perdu, puis triste, puis en colère, puis en manque, puis nostalgique, puis dans le déni, pour enfin arriver à la résignation et l'acceptation de la mort de sa mère : c'est vraiment décrit de façon très réaliste et je me suis très bien retrouvée dans le processus.
Tout un travail du rêve est fait dans le travail de deuil, Jack aide Mathias à ne conserver que les beaux souvenirs, les belles choses, et surtout vivre à travers ça.
Le voyage dans le pays des morts annoncé dans le synopsis est dit très risqué, et il est déconseillé d'y aller alors que 'on est pas prêt, c'est une très jolie métaphore de l'acceptation de la mort qui est ici faite. On comprend vite que tout ce qu'imagine Mathias se produit dans son imaginaire, mais pourquoi devrait-on dire que cela n'est pas réel ?
Le livre en soi - malgré sa couverture et le thème abordé - n'est pas si triste que ça. J'ai failli verser quelques larmichettes mais ce n'est que personnel et le personnage du Géant Jack aide à relativiser tout ça - c'est presque beau - et quelque part on se sent plus léger après avoir lu ce livre, je vous assure. Prêts à vivre le voyage ?
Chapitre 5, pages 132-133 :
"Accepter d'être mort, c'est déjà pas facile, mais se balader au milieu des vivants alors que soi-même on n'est plus qu'un mort, c'est horrible : on voit les personnes qu'on aime, mais on a beau faire grincer des portes ou tomber des objets, eux ne nous voient pas. On peut toujours se blottir dans leurs bras, on ne sent rien, eux non plus. Aimerais-tu vivre à quelque centimètres de l'amour de ta vie sans pouvoir la toucher ? C'est encore pire que ne pas la voir du tout"
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7/18
Ce livre ♥♥ Je n'ai jamais connu la mort d'un proche, pourtant, Malzieu a réussit à provoquer chez moi de l'émotion, et une émotion juste pure. Les larmes aux yeux.
RépondreSupprimerPour le moment, c'est mon préféré de lui :)
C'est vraiment un livre qui a réussit à être dans le vrai. J'ai jamais lu un livre aussi proche de mes sentiments.
SupprimerJe ne l'ai pas lu celui-ci mais il pourrait beaucoup me plaire :)
RépondreSupprimerJe n'avais pas été autant emballé que par La mécanique du coeur, mais une belle lecture quand même =)
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