L'assassin royal, tome 1 : L'apprenti assassin

Titre : L'assassin royal, tome 1 - L'apprenti assassin
Titre original : Assassin's Apprentice
Auteur : Robin Hobb
Traduction : Arnaud Mousnier-Lompré
Édition : J'ai lu
Parution : 2018
Nombre de pages : 505

Synopsis : Aux royaume des Six-Duchés, le prince Chevalerie, de la famille régnante des Loinvoyant, renonce à devenir roi-servant le jour où il apprend l'existence de Fitz, son fils illégitime. Le bâtard grandit à Castelcerf, sous l'autorité de Burrich, le maitre d'écurie. Mais le roi Subtil impose que Fitz reçoive une éducation princière. L'enfant découvrira bientôt que le dessein du monarque est tout autre : faire de lui un assassin au service du pouvoir. Et tandis que les attaques des Pirates rouges mettent la contrée en péril, Fitz va constater à chaque instant que sa vie ne tient qu'à un fil : celui de sa lame.

Avis :

    J'ai obtenu ce livre à Noël, et c'est le premier que j'ai lu en 2019. C'est en demandant conseil sur Twitter que quelqu'un m'a conseillé ce livre. C'est une saga très connue et qui dure depuis des années - 1998 pour la plus ancienne édition trouvée - et pourtant je ne m'étais jamais penchée dessus. Vous me direz, en 1998 j'avais 5 ans et j'étais loin de pouvoir lire ce genre de livre. Mais aujourd'hui, 21 ans plus tard, l'erreur est réparée. Le seul regret, c'est de ne pas l'avoir lu dans mon adolescence...

    Fitz est un bâtard : fils du roi Chevalerie et d'une paysanne qui l'a laissé aux portes du château, il est confié à Burrich, le maitre d'écurie, qui prendra soin de lui comme un fils. Les langues se délient à Castelcerf : le prince Chevalerie réputé stérile a un fils. Alors couvert de déshonneur, il s'exile loin, laissant Fitz aux mains de son père et de ses frères. Le roi va le prendre sous sa coupe et lui faire profiter des enseignements de Umbre, qui était l'ancien assassin royal. Commence alors pour Fitz l'apprentissage de l'espionnage, de l'empoisonnement, et d'autres subtilités qui feront de lui l'assassin royal attitré. 

    Soyons clairs dès le début : je n'ai relevé aucun défaut à souligner sur le récit. J'ai complètement adoré ce livre, cet univers, cette ambiance médiévale, ces personnages - même ceux que j'adore détester - et ces intrigues politiques et familiales. Vous plongez dans le bain de la vie médiévale. Directement, les problèmes commencent là, maintenant, en la personne de Fitz qui va chambouler le pays rien que par son existence. Les descriptions sont si complètes qu'on s'y croirait : on passe par les écuries, par l'armurerie, par la salle de banquet, par le village, par la rue, les contrées lointaines... Vous explorerez des tas et des tas de lieux que cela donnera l'impression de plusieurs histoires en une sans aucune impression de lassitude.

    Et finalement, c'est ce que c'est : des intrigues multiples qui se développent parfois sur plusieurs années. On suit l'évolution du personnage de Fitz, qui grandit dans les écuries, puis au sein même du château, pendant ses multiples cours. Fitz n'a pas le temps de s'ennuyer, et vous non plus. Ajoutez à l'histoire de Fitz l'invasion par les Pirates rouges, qui sont aussi effrayants qu'intriguants : ils répandent la folie et la misère sur leur passage, les populations étant touchés par un mal affreux et incurable.

    Ce coup de cœur littéraire ne le serait pas sans des personnages aussi attachants que dangereux. N'est-ce pas une fabuleuse combinaison de caractéristiques ? Fitz est donc mon personnage préféré : je m'attendais clairement à trouver un gamin doux qui deviendrait sans cœur au fil du temps, conséquence de l'enseignement qu'il aurait subit. Il n'en est rien : Fitz est d'abord touchant de naïveté, d'empathie et avec un grand cœur. Son sens de l'observation et son intelligence fine le rendent aussi mature que dangereux pour ceux qui y seront confrontés. Fitz arrive aussi à nouer une complicité singulière avec les animaux - en particulier les chiens - et cela explique peut-être sa personnalité. 

    Burrich est un personnage bourru mais empathique. Il est doté d'une telle fidélité au prince Chevalerie que c'en est même parfois ridicule, mais, ne crachons pas dessus, c'est cette fidélité qui le poussera à prendre soin de Fitz et à l'estimer presque comme son prince. J'ai regretté de ne pas le voir un peu plus, cependant. 

    Que serait une intrigue riche sans un prince pour y mettre le boxon ? Royal est le dernier frère de Chevalerie. Loin d'être le premier prétendant au trône, on sent vite que c'est pourtant sa première ambition. Il voit notre pauvre Fitz comme un rival et sera manifestement un des premiers à lui mettre les bâtons dans les roues. Vous allez adorer le détester. Ne lui jetons pas la pierre, il est loin d'être le seul à manigancer dans le dos du roi et du prince héritier. Ce livre regorge de rebondissements en tout genre, il sera difficile de tous les évoquer ou même de s'en souvenir en totalité. 

    En conclusion, ce roman fantasy fera office de valeur étalon, au même titre que la Trilogie du Tearling. Je ne m'attendais pas à accrocher autant à l'ambiance médiévale, ni à l'histoire de ce petit assassin et pourtant, on est sur un coup de cœur. L'intrigue est aussi riche que la plume de l'autrice, ce qui en fait un récit complet et addictif. J'ai déjà la suite dans ma bibliothèque, ce sera une autre lecture de 2019...

Chapitre 10, page 207 :

"C'est un miracle que nous ne nous soyons pas rompu le cou ; pourtant le fait est là. Parfois la chance sourit aux enfants et aux fous. Et cette nuit-là, j'avais le sentiment que nous étions les deux."

Ce livre a été lu dans le cadre 

du Challenge des pavés

Ce livre a été lu dans le cadre du Défi lecture 2019
1/100

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