Auteur : Clémentine Beauvais
Édition : Sabarcane (Exprim')
Parution : 2016
Nombre de pages : 239
Synopsis : Quand Tatiana rencontre Eugène, elle a 14 ans, elle en a 17 ; c'est l'été, et il n'a rien d'autre à faire que de lui parler. Il est sûr de lui, charmant, et plein d'ennui, et elle est timide, idéaliste et romantique. Inévitablement, elle tombe amoureuse de lui, et lui, semblerait-il... aussi. Alors elle lui écrit une lettre ; il la rejette, pour de mauvaises raisons peut-être. Et puis un drame les sépare pour de bon. Dix ans, ils se retrouvent par hasard. Tatiana s'est affirmée, elle est mûre et confiante ; Eugène s'aperçoit, maintenant, qu'il la lui faut absolument. Mais est-ce qu'elle veut encore de lui ?
Avis :
Étant déjà tombée sur des avis mitigés, l'idée m'est venue de sortir des sentiers battus. En me plongeant dans cette romance, je ne m'attendais pas à la finir avec aisance.
Eugène et Tatiana se rencontrent à l'adolescence : lui dans une absolue désespérance et elle dans la pleine innocence. Contraints de se fréquenter pendant que l'ami dévoué et la sœur ainée prennent plaisir à se bécoter, Eugène et elle développent des sentiments mutuels, il préfère rester fraternel, de marbre à sa lettre passionnelle. De toute façon, le groupe subit une division suite au drame dont on ne connait pas les raisons.
L'histoire des amoureux se rencontrant après des années n'a rien d'innovant, mais je salue l'originalité de la forme poétique du roman. C'est la première fois que je suis confrontée à ce format de choix, à noter qu'autrefois, la poésie mettait bien les lecteurs de Shakespeare en émoi. Cette version contemporaine me rend bien plus sereine à la lecture, sans rencontrer beaucoup de fioritures, où une Juliette et un Roméo finissent avec mortelles blessures ; le drame divisant le quatuor, laissant un apport conséquent de tristesse à une romance qu'on détériore.
Les protagonistes sont d'abord dans une émotion contenue, pour ensuite laisser les barrières abattues. Tatiana et Eugène restent dans le déni de leurs sentiments rajeunis et au fil des pages, comme dans tout jeu de séduction ou début de relation, la batifolage passe par des cafouillages ou encore des chipotages, en essayant d'éviter le carnage. "En disant "À bientôt", espérait-elle que je l'invite au concerto ou souhaitait-elle se débarrasser de ce zigoto au plus tôt ?", voyez un peu le tableau ?
La narration subit une belle division, permettant aux personnages une égale expression. Ainsi narré, le récit vous fait voir une vraie histoire romancée, pleine d'authenticité. Le récit et son exactitude devrait vous donner envie de le lire sans inquiétude.
Le fait de me plonger dans certains flash-back me rendait un peu patraque jusqu'à constater que cela mettait une vraie claque. Les changements de narration peuvent être accessoirement synonyme d'irritation, mais ici, l'histoire s’éclaircit.
Les rimes et le format d'expression permettent un plus large panorama de nos émotions. Peut-être est-ce la poésie ou la façon dont l'auteur tourne le récit, mais les sensations ont été plus fournies.
Authenticité fait parfois place à l'hilarité : comment rester insensible face à Eugène pris pour cible par Tatiana et surtout son directeur, stoppant son état de nirvana et plongeant le jeune homme dans la plus grande torpeur ?
En conclusion, pas de point de répulsion pour ce roman. Je souhaite le conseiller à tous, pas de raison qu'on le repousse. En espérant que cette chronique vous ait plu, et que la lecture de celle-ci n'ait pas été trop chaotique, ce clin d’œil se voulait impromptu.
Page 163 :
"Ils se sentaient comme habités par un adolescent
capricieux et passionné, qui les réveillait tard et les empêchait
de se coucher tôt,
mettait en scène leurs rêves et rédigeait leurs textos,
leur faisait relire une quantité invraisemblable de poètes.
Eux qui s'étaient crus adultes, mûrs et mesurés,
ils avaient un squatteur de quinze ans dans la tête"
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Ce livre m'intrigue depuis un moment et il faudrait que je le découvre.
RépondreSupprimerIl se lit facilement, si jamais tu as l'occasion de tomber dessus, entre deux lectures difficiles il peut être sympa :)
SupprimerUne belle couverture, un joli titre, et une chronique qui donne envie... Il y a plus qu'à !! :)Je découvre ton blog et il est super beau :)
RépondreSupprimerOh merci beaucoup ! :D
SupprimerJe te conseille vraiment ce livre, surtout si tu as un coup de mou ou un coup de blues, c'est un vrai doudou :)