mardi 24 novembre 2015

Le fabuleux destin d'une vache qui ne voulait pas finir en steak haché

Titre : Le fabuleux destin d'une vache qui ne voulait pas finir en steak haché
Titre original :  Muh !
Auteur : David Safier
Traduction : Catherine Barret
Édition : Presses de la Cité
Parution : 2014
Nombre de pages : 370
Synopsis : Mis à part l'infidélité de son taureau, le bien nommé Champion, Lolle, une vache laitière, mène une vie tranquille dans un pré au nord de l'Allemagne. Jusqu'au jour où elle apprend de la gueule de Giacomo, un chat errant qu'elle a sauvé de la noyade, que le fermier a décidé de vendre le troupeau de bovins pour régler ses dettes. Afin d'éviter de finir entre deux tranches de pain de Hamburger, Lolle, maligne comme une singe, décide de s'enfuir avec ses congénères pour rejoindre le pays où les vaches sont sacrées, l'Inde ! 


Avis :
    Je ne sais pas si tout le monde ici connait David Safier : c'est un auteur allemand spécialisé dans les scenarii un peu loufoques voire carrément décalés. J'avais beaucoup aimé ses premiers romans - Maudit Karma, Jésus m'aime et Sors de ce corps, William - et c'était une torture de finir le dernier, Sacrée famille.

    Alors là je suis désolée si je déçois les admirateurs de cet auteur, mais je n'ai pas accroché du tout à l'histoire de Lolle et de ses amis. On commence l'histoire avec Lolle, donc, qui découvre que son taureau chéri - avec qui elle espère fonder une jolie famille - la trompe avec la vache la plus allumeuse du troupeau. Elle est dévastée, mais ce n'est rien comparé à ce qui l'attend : le vieux Old Dog - un chien qui lui en veut beaucoup, pourquoi on sait pas - course un chat, qui trouve refuge entre les pattes de Lolle et de ses amies. Là dessus Old Dog la menace de la tuer parce qu'il est très méchant, et puis, plus tard, Lolle découvre que le fermier qui s'occupe d'elles veut les vendre à abattoir. Ça fait déjà une sacrée journée. Le chat lui indique alors qu'en Inde, les vaches sont vénérées et vivent paisiblement. Outre la succession d'évènements qui est très rapide - et sans trop de lien les uns avec les autres - je trouvais ça sympathique de voir des vaches faire un grand voyage sous fond d'humour et de solidarité. Ça n'a même pas duré 30 pages.

    L'humour déjà parlons-en : c'est le style de Safier. C'est des vannes sous coup de jeu de mots, ou de petites allusions sentimentales, voire intimes, et par des situations absurdes. Alors je ne vais pas dire que c'est nul - ça ne se dit pas ! - mais c'était trop. Et puis trop répété. Toujours le même style de blagues, sur les mêmes thèmes... J'ai souris, certes. Mais un humour absurde mélangé avec des situations absurdes, ça n'a pas marché cette fois : il m'est arrivé très souvent de lever les yeux au ciel. Cependant, il y a une chose qui m'a amusée, réellement, c'est non pas que ce soit des vaches, mais le parallèle que fait l'auteur avec le monde des humains : oui les vaches ont les mêmes soucis sentimentaux que nous, la même psychologie...

    Les personnages ne sont pas plus attachants que ça. Lolle est attendrissante mais d'une incroyable naïveté. Les deux amies de Lolle ne sont pas essentielles à l'intrigue : l'une n'avait aucune personnalité prédéfinie, et l'autre n'était là que pour appuyer... bah en fait je ne sais pas. A un moment donné on découvre une facette de sa personnalité et puis on s'y attarde pas plus que ça par la suite alors : aux oubliettes. 
    Il y a deux choses qui m'ont beaucoup agacé dans ce livre : les répétitions de blagues, problèmes, discussions - rayer la mention inutile - et les "chamboulements" qui ne servent à rien. L'auteur nous met un paysage, des personnages, et un voyage. Pendant ce voyage il met quelques embuches, des ennemis, des conflits, des émotions : c'est la base. Maintenant expliquez-moi comment ça se fait que l'auteur nous glisse des infos sans que cela soit évoqué par la suite ?
 Imaginez : on a Harry Potter, il a des amis, il va à Poudlard, un méchant a tué ses parents, on découvre qu'il a une capte d'invisibilité, wahou il a une cape d'invisibilité, c'est super utile une cape d'invisibilité, non ? Regardez comme elle est belle ! Ron la prend, Hermione aussi wahou c'est super... et puis rien.

C'est exactement ce que j'ai ressenti tout le long du livre : on a des infos qui paraissent cool, ça va faire avancer les choses, ça va booster l'histoire. Et ben non. Et on a passé 30 pages à nous parler de ça. Ok intrigue suivante ! 
    En réalité, plus je lisais, plus je me disais que c'est une histoire qui pourrait être lue plus facilement par un enfant que par un adulte, s'il n'y avait pas ces blagues sexuelles au milieu. En dessin animé je le verrais très bien adapté ! En plus, l'auteur nous glisse - par les dialogues de vaches - quelques critiques superficielles envers les humains : "Mais comment peuvent-ils manger tant de viande ?" "Pourquoi tout détruire ?" "Pourquoi ils nous tuent ?". Certes. Écrire des livres est une forme de liberté d'expression, je ne vais pas cracher dessus, mais je pense que cela vaut le coup d'être relevé.


    Je suis un peu remontée contre ce livre - le pauvre il n'a fait qu'être édité ! - mais j'ai été tellement déçue de ma lecture. J'adorais les univers que David Safier mettait en place. J'ai ensuite été déçue par Sacrée Famille, mais d'une telle force que je n'ai pas voulu acheter ce livre avec la vache. Et là je me lance, et c'est encore une déception. Il y a une succession trop rapide des évènements tout le long du livre, des dialogues insipides, des vaches qui ne savent pas ce qu'elles veulent et des situations sans queue ni tête. C'est le style Safier. Certains l'aiment beaucoup. Peut-être que vous ne serez pas si déçus que moi.

Chapitre 11, page 59 :
"Dans nos chants sacrés, il est dit qu'après notre mort, nous les vaches, nous nous réveillerons sur les gras pâturages de Naïa, où nous retrouverons nos biens-aimés et brouterons l'herbe la plus verte qu'on puisse imaginer. Après ma mort, je pourrais donc frotter mon museau contre ceux de mes parents. En espérant que, dans les pâturages de Naïa, papa et maman ne se disputeraient plus comme à l'époque où papa montait toutes les vaches qui n'étaient pas en haut d'un arbre le temps de compter jusqu'à trois - et, puisque aucune vache ne peut monter dans un arbre que l'on compte jusqu'à trois ou jusqu'à mille, autant dire que c'était toutes les vaches."
Du même auteur :
Jésus m'aime

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6 commentaires:

  1. J'ai ce livre dans ma PAL et j'avais très envie de le lire. Mais après avoir lu ton avis, j'ai tout de suite moins envie de le lire ^^.

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    1. Bof tu peux le lire... l'avantage des actions qui s'enchainent vite, c'est la rapidité de lecture. Il n'est pas dur à comprendre... :) Mais il se veut divertissant mais je me suis limite ennuyée... :/

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  2. Je ne connaissais pas vraiment l'auteur mais la couverture m'avait attiré en boutique, j'ai bien fait de ne pas l'acheter finalement !

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    1. Je ne te conseille pas de l'acheter... ou alors d'occasion... ou alors emprunte-le ! :D Enfin si tu dois mettre 20 ou 10 euros (selon le format) met-les dans un autre livre :)

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  3. Maudit Karma me tente bien ! Et Jésus m'aime, je l'ai vu PARTOUT ce livre depuis une semaine o.o

    Il avait l'air bien intéressant, mais vu ta chronique, je suis plus sure de vouloir le lire :/

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    1. Jésus m'aime, c'est oui !
      Maudit Karma, c'est oui ! (mais un peu bof... parce que l'héroïne...)
      Et l'histoire de la vache ben... :')

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Merci de votre passage sur mon blog !
À bientôt !