jeudi 2 janvier 2020

Je viens de Damas [Masse Critique]

Titre : Je viens de Damas
Auteur : Marieke Aucante
Édition : Ramsay
Parution : 2019
Nombre de pages : 200
Synopsis : A Damas, un soir de printemps, à l'heure où les roses exhalent leur parfum, une famille d'artisans de la soie est égorgée parce que chrétienne. Pour répondre à l'ultime demande de leur maman, les deux survivants une adolescente de quinze ans et son petit frère qui n'a jamais parlé partent dans l'espoir de rejoindre l'Angleterre. Une marche longue et semée d'embûches les conduit à faire face à des drames et à des instants de lumière. Grâce aux mystères de la rencontre, ils partagent plusieurs jours de leur vie avec les combattants kurdes, une bénévole de Lampedusa, une Arménienne à Nice, des migrants dans la Jungle de Calais, une Asiatique à Paris...
Yasmine et Elias avancent sur les chemin du monde à la recherche d'une seconde "maman"? Rien ne leur sera impossible parce qu'ils sont habités par le courage.


Avis :
    Il s'agit du second livre que je reçois en Masse Critique Babelio. Je suis assez étonnée d'être sélectionnée et j'étais ravie de recevoir ce livre. J'ai choisi ce livre pour son thème et le voyage contraint de ces deux enfants. Au final, je suis assez déçue de ce livre...

    C'est l'histoire de Yasmine et Elias, mais surtout de Yasmine, une jeune chrétienne syrienne qui voit sa famille se faire assassiner sous ses yeux parce qu'ils sont chrétiens. Elle est contrainte de fuir avec son frère, d'abord dans une église, dans laquelle elle rencontrera le prêtre qui lui permettra de quitter la Syrie.

    Je vais d'abord commencer par les points positifs. Il y en a 2 : d'abord la plume de l'auteure, et le personnage d'Elias que j'ai particulièrement aimé.
L'auteure a une plume douce et pleine de métaphore et de poésie. Ça donne un côté apaisant à cette lecture à la fois rapide et oppressante. J'ai aussi aimé le personnage d'Elias, un jeune muet qui fait passer ses émotions par ses gestes et son visage. C'est à travers lui qu'on peut comprendre aussi la gravité d'une scène puisqu'il est souvent mis en avant par l'intermédiaire de sa sœur qui veille sur lui comme s'il était son propre enfant. 

    Passons maintenant aux points négatifs : d'abord et surtout, l'histoire me paraît assez peu réaliste. En réalité, tous les gens que Yasmine rencontre lui veulent du bien. Elle tombe systématiquement sur LA personne qui va l'aider à aller plus loin dans son périple. La souffrance est presque inexistante, si l'on exclu la tristesse liée à la mort de ses parents et le fait de quitter son pays. Alors attention, je demande pas qu'elle soit mise au pilori, qu'elle tombe sur malintentionné systématiquement ou qu'elle perde un œil hein... mais bon, on parle quand même d'un trajet effectué par des milliers de personnes chaque année et qui semble être un vrai parcours du combattant. Je n'ai pas trouvé de pénibilité dans son récit, si ce n'est UNE mauvaise rencontre, vite expédiée, vite oubliée. Yasmine ne connaît aucun ralentissement, presque pas la faim, ni la soif, ni le froid, ni la chaleur, elle n'est jamais refoulée nulle part. Là où certains mettent des mois à s'en sacrifier la vie, elle passe tranquillement. Je ne m'attendais pas à ça. C'est trop peu réaliste. 

    Ensuite, et cela, c'est totalement subjectif : c'est trop axé sur la religion chrétienne. Yasmine est une chrétienne d'Orient et en Syrie, ils sont aussi persécutés que les autres. Son appel à la foi est normal, il nous rappelle ses origines et le parcours effectué. J'aurai davantage toléré cette évocation de la chrétienneté si l’État Islamique n'était pas si souvent mélangé avec l'Islam. C'est vraiment dommage.
De plus, Yasmine utilise un langage trop soutenu pour une jeune fille d'à peine 15 ans. Tout le monde a la même façon de parler, ce qui rend le discours un peu fade... Tout est très soutenu, tout le monde est très poli, tout le monde raccorde tout à la religion... un peu monotone ! 
Le livre est de manière générale très court et avec une succession rapide d'évènements, C'est dommage parce à des moments où j'aurai voulu un approfondissement, ce n'était pas possible, comme lorsqu'elle se retrouve avec des combattantes kurdes. 


    En conclusion : un roman qui abordait de façon singulière la guerre en Syrie et l'immigration provenant de ce pays, puisqu'il met en avant des enfants chrétiens, dont un handicapé. Il aurait pu avoir un gros potentiel mais le langage soutenu et le manque de réalisme de l'histoire m'ont refroidie.


Chapitre 23, page 109 :
"J'aimerais savoir comment on nous appelle au juste nous les Syriens, chrétiens d'Orient, en déplacement vers l'Angleterre. Sommes-nous des migrants, des réfugiés, des demandeurs d'asile, des exilés, des déplacés, des clandestins, des persécutés, des opprimés ?"


 Lu dans le cadre du Défi Lecture 2019
16/100

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