mardi 21 avril 2020

Le ruban rouge

Titre : Le ruban rouge
Titre original : The red ribbon
Auteur : Lucy Adlington
Traduction : Catherine Nabokov
Édition : Pocket Jeunesse
Parution : 2018
Nombre de pages : 327
Synopsis : Ella, quatorze ans, est couturière. Pour son premier jour de travail, elle plonge dans ce monde de rubans, d'étoffes et de soie qu'elle aime tant. Mais son atelier n'est pas ordinaire, et ses clients le sont encore moins. Ella est prisonnière du camp de Birchwood, où elle confectionne les vêtements des officiers. Dans ce quotidien terrible où tout est affaire de survie, la couture lui redonnera-t-elle espoir ?



Points + : la plume, l’inspiration historique, la positivité
Points - : la fin, l'expression des personnages

Avis :
    Lorsque j'ai vu ce livre pour la première fois en librairie, j'ai hésité... j'achète lui ou Orphelins 88 ? J'ai opté pour l'autre, qui a été un coup de cœur. Après lecture, il s'avère que celui-ci manque de quelque chose pour qu'il soit un coup de cœur, sans pour autant être une mauvaise lecture.

    C'est donc une histoire qui prend place dans l'Histoire. Saviez-vous qu'à Auschwitz-Birkenau, il y avait un atelier de couture ? C'est celui-ci que rejoignent Ella et Lily, deux adolescentes juives déportées. Tous les juifs dans le camp travaillent : si tu ne travailles pas, tu meurs. Ella a la chance de pouvoir travailler en exerçant sa passion. Son rêve en sortant du camp ? Ouvrir un atelier de couture pour confectionner les plus belles robes. Entre deux coups de ciseaux, la réalité les rattrape et c'est la faim, la fatigue, les poux, la souffrance. En plus de cela, les vêtements confectionnés à l'atelier sont destinés aux SS, leurs ennemis. 

    Les seuls moments de joie d'Ella et Lily se trouvent à l'atelier ou le soir sur la couche qu'elles partagent. Ce ne sera pas une surprise si je vous dis que l'ambiance est carrément sordide, mais peut-être que ce sera surprenant si je vous dis que les moments à l'atelier ou de rares complicités sont des petits rayons de soleil. Ils adoucissent le récit. Les filles sont pleine de positivité et de rêves. Il n'y a pas de moments si durs - à la différence de Max ou Orphelins 88 - bien qu'on soit ému quelques fois. Cela dépend bien sûr de la sensibilité de chacun. Les évènements ne sont pas si clairement exprimés - par exemple, ils ne nomment jamais les chambres crématoires. On suit l'histoire des deux jeunes filles en espérant que... Cette chronique commence à être si triste... vite, un truc joyeux ! Euh... Les personnages youhou ! 


    Côté personnage, j'ai beaucoup apprécié Ella et sa positivité. Elle est un vrai rayon de soleil. J'ai adoré Lily et sa naïveté qui la sauve de certaines réalités difficiles. Sur la 4ème de couverture il est noté "Nous quatre : Lily, Carla, Martha et moi aurions pu être amies". J'ai d'abord pensé que c'était des jeunes juives mais non. Carla est une commandante SS et Martha la cheffe de l'atelier. Les relations entre les 4 sont évidemment tendues mais les relations sont ambiguës, rapprochées tantôt par leur amour de la mode. C'est vraiment intéressant à suivre. Petit bémol cependant, concernant la façon de s'exprimer des filles : tout le long du roman je n'ai pas pu m'empêcher de penser qu'elles avaient 12 ou 13 ans. Mais en fait elles en avaient 15-16. Quelque chose dans les dialogues faisaient enfantin.

    En conclusion, un bon roman jeunesse qui peut être lu par tous. Le récit est renseigné et les relations sont si complexes qu'on doute toujours des intentions des uns et des autres. Petite déception concernant la fin qui n'est pas autant détaillée que le reste du roman et des dialogues trop enfantins pour moi. Cependant, à lire, ce serait-ce que pour la véracité historique.

Pour aller plus loin :

Page 177 : 
"Tu sais, Ella, je ne t'ai jamais dit à quel animal tu me fais penser. 
- Va-y, dis-je prudemment. 
- C'est simple : tu es un renard. 
- Un renard ? 
- Pourquoi pas ? Le renard est loyal envers sa petite bande, il est rusé pour survivre et s'adapte à son environnement. Il a des dents pointues pour attaquer et se défendre, mais il est doux et chaud à caresser. Les fermiers les détestent, mais on ne peut pas tout avoir."

Lu dans le cadre du Défi lecture 2020
4/100

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Prochaine chronique :
Bulles en vrac

4 commentaires:

  1. Je ne sais pas si je le lirai, mais merci pour la découverte. Le sujet est toujours intéressant à lire.

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    1. Oui, toujours intéressant de savoir ce qui sort sur le sujet. Mais je comprends les réticences.

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  2. Un roman qui est dans ma wish-list depuis sa sortie mais je suis contente de voir ton avis :) Je sais donc à quoi m'attendre ! Même si c'est une période qui m'intéresse toujours autant donc je lirais ce roman.

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    1. Ah super alors ! Pas le plus joyeux de tous mais pas le plus triste non plus - à faire varier selon la sensibilité de chacun ! Bonne future lecture !

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Merci de votre passage sur mon blog !
À bientôt !