dimanche 9 mars 2014

3096 jours

Titre : 3096 jours
Titre original : 3096 tage
Auteur : Natascha Kampusch
Traduction : Olivier Manonni et Leila Pellissier
Édition : JC Lattès
Parution : 2010
Nombre de pages : 300
Synopsis : Le 2 mars 1998, la jeune Natascha Kampusch va pour la première fois à l'école à pied. Elle est enlevée sur la route par Wolfgang Priklopil, un ingénieur électricien d'une trentaine d'années. Elle réussira à s'échapper après 3096 jours.







Avis : 
    A l'époque, presque tout le monde avait entendu parler de Natascha Kampusch, cette jeune fille que l'on retrouve après 3096 jours de disparition. Le livre faisait la Une, et un jour, je l'ai emprunté. 

    Je ne m'attendais pas à une lecture joyeuse, enthousiaste et qui remonte le moral. D'ailleurs, personne ne s'y attend. C'est donc une autobiographie d'une partie de la vie de Natascha, qui à l’échelle de toute sa vie, ne semble rien, mais qui l'a probablement marquée à jamais. L'histoire commence un peu avant son enlèvement - comment elle raconte que ce matin-là, elle s'est disputée avec sa mère et a failli retourner à la maison pour s'excuser - jusqu’au moment de son évasion, et un peu plus après - les interviews, la médiatisation, les projets

    C'est une lecture très dure. On la lit rapidement car l'écriture est très fluide et tout est très clair mais les choses que relate Natascha sont parfois tellement dures que j'ai dû me stopper dans ma lecture quelques temps pour reprendre pied. Natascha n'allait pas à l'école, mais n'avait pas spécialement d'heures d'études non plus de la part de son ravisseur. On apprend dans ce livre qu'en fait, son ravisseur la traitait un peu comme son enfant, voire son animal. Il est d'ailleurs parfois tout dérouté de voir que sa détenue a des besoins - notamment quand elle devient une femme et que son corps change - ou encore quand elle ose lui demander des activités. On apprend aussi qu'une captive comme Natascha aurait pu s'évader des tas de fois mais qu'elle n'osait pas car il avait posé sur elle comme une épée de Damoclès - "Si tu t'enfuies je me tuerais" - et que je pense que c'est pour cela qu'elle développe un syndrome de Stockholm nuancé. 

    Le livre est fort mais il l'est tout autant que Natascha. Elle décrit parfois les choses avec une certaine légèreté qui m'échappe.  Elle a un regard différent de nous sur ce qu'était son ravisseur, ou même sur sa captivité. Il faut dire que rester enfermée près de 10 ans dans une cave, ça aide à relativiser les choses à la sortie, et que le moindre petit évènement heureux la rendait presque euphorique.

    Je ne veux pas vous décourager en disant qu'on ne sort pas de cette lecture indemne  mais c'est réellement ce qu'il se passe. Natascha Kampusch nous livre avec sincérité des choses de sa vie courante, et de sa vie de détenue de Wolfgang Priklopil. Je ne dirais pas que c'est un livre à lire absolument mais c'est un témoignage riche et sincère qui mérite d'être lu.


"La compassion que l'on témoigne à une victime est trompeuse. On l'aime parce qu'on se sent supérieur à elle." 
 

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2 commentaires:

  1. Ce livre me tente mais il a l'air assez dur, j'avais déjà eu beaucoup de mal avec Tigre, Tigre de Margaux Fragaso. Des livres très forts émotionnellement !

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    1. Honnêtement, je ne suis pas sortie indemne de cette lecture. Ca amène à réfléchir et ça fait un peu psychoter pour tout. Si tu es sensible, il vaut mieux éviter.

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Merci de votre passage sur mon blog !
À bientôt !