lundi 8 octobre 2018

Le complexe du papillon

Titre : Le complexe du papillon
Auteur : Annelise Heurtier
Édition : Casterman
Parution : 2016
Nombre de pages : 195
Synopsis : Qu'est-ce qui fait qu'une adolescente sportive, a priori bien dans sa peau, va basculer dans l'anorexie ? Il peut y avoir mille déclencheurs : la mort d'une grand-mère adorée, la réserve d'une mère, le regard des autres, ou de soi-même sur son propre corps, la naissance du désir, de l'amour, le dictat de la mode, internet... Petit à petit, Mathilde va tomber puis s'enfermer dans sa maladie... Démunie, son amie Louison refuse de la voir se détruire. Mathilde devra trouver en elle la solution pour résister et s'en sortir.





Avis :
     Pour ce livre, tout est parti de Twitter : j'avais demandé à mes abonnés - et au-delà - quels livres évoquaient les maladies mentales ou troubles du développement. Ayant été étudiante en psychologie, je redoute particulièrement les livres qui se méprennent sur la nature ou sur le développement d'une maladie ou d'un trouble. Il est assez pénible de tomber sur des synopsis mettant en avant une bipolarité du personnage pour ainsi se rendre compte que le personnage en question passe simplement du coq à l'âne dans son comportement - ce n'est pas de la bipolarité. L'objectif était de trouver des livres abordant le sujet le plus justement possible, et sans éternels clichés.

    Mathilde est collégienne. À la rentrée, elle découvre qu'une de ses camarades de classe s'est transformée : d'abord boulotte, elle est devenue le temps d'un été, un véritable papillon. Les premiers complexes arrivent pour Mathilde : comme sa camarade et comme Cara Delevingne,  elle voudrait avoir une taille fine et le thigh gap, un espace qu'ont les filles minces entre leurs cuisses. Mathilde veut tout d'abord faire un régime, puis c'est vite trop...

    Ce livre aborde donc le sujet délicat de l'anorexie mentale. Un sujet difficile, mais qui, curieusement, est abordé de façon simple, douce, sans se départir de sa facette inquiétante. À travers la vie de Mathilde, on suit les débuts insidieux de la maladie. En effet, elle se confronte aux images de mannequins, lui donnant de nouveaux complexes. Mathilde ne peut pas abandonner ce mal être en en discutant avec autrui : d'abord, elle pense que ses parents trouveront le problème futile, ils seront probablement trop préoccupés par leur travail ; ensuite, bien que son amie Louison l'encourage à s'amincir, Mathilde fait la sourde oreille quand il s'agit de s'arrêter. La seule qui aurait pu la réconforter, c'est sa grand-mère, malheureusement disparue. 
    Certains lecteurs ont trouvé que le sujet de l'anorexie était abordé beaucoup trop superficiellement, beaucoup trop simplement. C'est vrai, mais pour ne rien vous cacher, je préfère ça. J'ai apprécié qu'il soit traité de cette façon et pas de façon brutale, avec des détails à nous faire frémir. C'est abordé de façon assez claire pour nous faire comprendre la gravité de ce qui se passe, sans pour autant nous faire peur. Je pense notamment aux jeunes filles, qui sont la cible principale de ce genre de roman. 

    J'ai été très touchée par le personnage de Mathilde. J'aurai aimé lui ressembler lorsque j'étais au collège, mais loin de moi l'idée de complexer ! La jeune fille ressemble finalement à une adolescente lambda, en plus d'être particulièrement gentille, sportive et enjouée. On se retrouve vite impuissant face à sa descente aux enfers. On a assez vite envie de la protéger, de la conseiller, de la secouer aussi, un peu, lui faire prendre conscience de choses...
    Son amie, Louison, n'est pas en reste : c'est une des copines les plus chouettes que vous rencontrerez dans la littérature. Elle est très loyale, aimante, et très inquiète aussi. Elles font la paire, avec Mathilde. 

    En conclusion, le récit en lui-même est simple mais très addictif. On a envie de connaître l'issue de ce petit morceau de la vie de Mathilde. Le livre se finit néanmoins assez rapidement avec ses 195 pages mais il est assez fort pour marquer les esprits, le mien, en tout cas. Il aborde certes le sujet de l'anorexie mentale, mais aussi du deuil, la solitude, les complexes : je ne l'ai pas trouvé superficiel du tout. Au travers de ces sujets douloureux, on retrouve quelque chose de frais, de léger, puisque Mathilde évoque l'amitié, l'attachement à sa famille, son amour du sport et sa volonté.
    Je pense que c'est une lecture qui s'avère importante, notamment pour les adolescents, à qui je le recommande fortement.



Chapitre 6, page 50 :
"Je sais bien qu'il est inutile de se comparer à des mannequins. Mais après plusieurs heures passées à observer des corps parfaits, le contraste a dû être trop violent pour mes yeux et la clémence de mon jugement. Je me suis fait l'effet d'une fille sans style, sans grâce, suffisamment bizarre pour préférer, à toute autre chose, courir autour d'un stade ou à travers les bois. Une fille en sweat et leggins, assise en travers d'un lit dans une ferme sombre, l'estomac encore lourd d'une tarte aux prunes - ou peut-être aux poires ? - avalée sans même y prêter attention."


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2 commentaires:

  1. C'est un sujet qui me touche donc je suis bien intriguée par ce livre. Merci pour la découverte :)

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Merci de votre passage sur mon blog !
À bientôt !