Les délices de Tokyo

Titre : Les délices de Tokyo
Titre original : An
Auteur : Durian Sukegawa
Traduction : Myriam Dartois - Ako
Édition : Le livre de poche
Parution : 2017
Nombre de pages : 221

Synopsis : "Écouter la voix des haricots" : tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges qui accompagne le dorayaki, des pâtisseries japonaises. Sentarô, qui a accepté d'embaucher Tokue dans son échoppe, voit sa clientèle doubler du jour au lendemain, conquise par ses talents de pâtissière. Mais la vieille dame cache un secret moins avouable et disparaît comme elle était apparue, laissant Sentarô interpréter à sa façon la leçon qu'elle lui a fait partager.

Points + : plume légère, on voyage, le personnage de Tokue

Points - : -

Avis :

    J'ai découvert ce livre en lisant la chronique de Les liaisons livresques. C'était pour elle une bonne lecture. Puis, depuis presque 6 mois, j'essaie de lire des livres japonais, ou en tout cas de m'y intéresser. Voilà l'histoire de cette lecture. Et c'est un petit bijou. 

    Le récit commence doucement avec le quotidien de Sentarô un vendeur de dorayaki. Tokue vient un matin à sa rencontre et, devinant que sa pâte à haricots est industrielle, lui propose de l'aider à la confectionner. Un monde de sens s'ouvre alors à Sentarô et bien qu'il refuse de l'admettre, il se prend d'affection pour cette vieille dame aux doigts tordus... mais elle part sans un mot. 

    Je pense que, pour pleinement apprécier ce livre, il faut le voir comme un conte, une nouvelle, quelque chose de l'ordre du développement personnel avec une vraie morale. La plume est légère, le phrasé est métaphorique et poétique. On voyage sans vraiment bouger de la boutique de Sentarô. Ce livre, en plus d'être une agréable surprise, il donne faim. Les descriptions des pâtisseries et la façon qu'à Tokue de les faire donne vraiment envie de les manger. Cela donne l'eau à la bouche. Munissez-vous de gâteaux et de thé avant de lire ce livre.

    On est vraiment plongé dans une ambiance japonaise, avec comme fil rouge, un cerisier, révélateur des saisons qui passent avec ses emblématiques feuilles roses. On rencontre des écolières japonaises et d'autres menus détails qui renforcent le voyage. 

    Quoi qu'on en dise, Tokue est vraiment l'héroïne de cette histoire : elle est douce, délicate et son parcours de vie ne la rend que plus attachante. Chacune de ses paroles se savoure. J'ai mis plus longtemps à adhérer à Sentarô qui se présente d'abord comme froid et insipide, mais sa rencontre avec Tokue va l'adoucir un tantinet. 

    En conclusion : un très bon petit livre qui se dévore comme une pâtisserie fourrée de bon sens et de petits bonheurs. Un livre parfait à lire quand le moral ne va pas, ou quand vous avez faim ! 

Pour aller plus loin :

La recette des dorayaki

Cerisier du Japon

Chapitre 6, page 35 :

"Sentarô échangea sa place avec celle de Tokue et souleva le récipient des deux mains. Il le vida dans la passoire posée dans l'évier. L'eau s'écoula, découvrant les haricots azuki cuits.

"Oh il sont beaux !"

Sentarô se pencha en avant. La différence de savoir-faire était flagrante. Il ne pouvait que l'admettre. Alors que les haricots avaient cuit longtemps, chaque grain était bien joufflu. Pas ridé. Avec la méthode de Sentarô, généralement, la plupart des haricots éclataient, libérant tous leurs féculents. Ceux qu'il avait sous les yeux avaient cuit en conservant tout leur lustre. Chacun des grains alignés en bon ordre resplendissait."

 Lu dans le cadre du Défi Lecture 2020
3/100

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