Titre original : Animal Farm
Auteur : George Orwell
Traduction : Jean Quéval
Édition : Folio
Parution : 2008
Nombre de pages : 151
Synopsis : Un beau jour, dans une ferme anglaise, les animaux décident de prendre le contrôle et chassent leur propriétaire. Les cochons dirigent la ferme comme une mini-société et bientôt les lois sont établies proscrivant de près ou de loin tout ce qui pourrait ressembler ou faire agir les animaux comme des humains. De fil en aiguille, ce microcosme évolue jusqu'à ce que l'on puisse lire parmi les commandements : "Tous les animaux sont égaux mais (il semble que cela ait été rajouté) il y en a qui le sont plus que d'autres".
Avis :
Alors ça, c'est ce qu'on appelle un Classique. Publié pour la première fois en 1945, George Orwell nous fait ici une représentation animale de l'ambiance en URSS à son époque. Et les livres historiques, ça me plait. Les critiques de la société à partir d'un livre, ça me plait. Alors quoi de mieux ? Pour ceux qui ne connaissent ni l'histoire ni le contenu, ce sont des animaux oppressés, réduits en esclavage par leur propriétaire, et qui décident de se rebeller et de prendre le pouvoir. "Quatre pattes oui, deux pattes non" deviendra leur devise.
C'est là que cela devient intéressant : on accède à ce qui se passe quand une rébellion fonctionne et que tout le monde souhaite une parfaite égalité. Certains animaux étant considérés comme plus intelligents, ils prennent le commandement des opérations et de la gestion de la ferme. Les cochons deviennent non pas les chefs mais ceux qui prennent les décisions, de façon équitable.
Tout se passe bien, la cohésion est totale. Jusqu'au moment où des désaccords naissent entre les cochons-chefs. Il arrive ce qui s'appelle un coup d'état et là le livre devient plus sordide, et en tant que lecteur, nous n'aurons que ce qu'il se passe ou se pense du côté des animaux travailleurs, et nul doute que nous voyons plus rapidement que les animaux ce qu'il se trame.
Une partie du livre m'a tout particulièrement interpellée : le moment où les animaux essayent de s'instruire. Les cochons - les plus intelligents - ont déjà appris à lire et à compter et somment les autres animaux d'apprendre à lire et écrire les Sept Commandements. La plupart n'y arrive pas et on se rend compte que les plus illettrés seront par la suite les plus naïfs, les plus manipulables. Cela nous prouve à tous que l'éducation est une chose essentielle dans l'équilibre d'une société. Une société non instruite se révélera plus docile, plus maniable. Le fait que l'auteur ait voulu imager la société soviétique de l'époque est une chose, mais le fait que l'ont puisse transposer des situations du livre dans notre monde actuel en est une autre.
La morale générale de cette histoire selon moi serait que l'Histoire se répète sans cesse et que même si les plus grandes révolutions amènent les plus grands changements, il existe quelque chose dans la quête de pouvoir qui ne change pas.
Je ne sais pas si l'auteur a voulu faire dans le style de La Fontaine -
c'est-à-dire représenter des personnalités politiques ou des classes
sociales par des animaux choisis avec précaution - mais cela y ressemble
drôlement.
Je vous recommande chaudement ce livre. Pour l'image qu'il renvoie, pour la leçon qui en ressort. Il n'est pas joyeux, loin de là mais il se lit rapidement et facilement, ce serait dommage de passer à côté.
Chapitre 10, page 143-144 :
"Benjamin sentit des naseaux contre son épaule, comme d'un animal en peine qui aurait voulu lui parler. C'était Douce. Ses vieux yeux avaient l'air plus perdus que jamais. Sans un mot, elle tira Benjamin par la crinière, doucement, et l'entraîna jusqu'au fond de la grange où les Sept Commandements étaient inscrits. Une minute ou deux, ils fixèrent le mur goudronné aux lettres blanches. Douce finit par dire :
"Ma vue baisse. Même au temps de ma jeunesse je n'aurais pas pu lire comme c'est écrit. Mais on dirait que le mur n'est plus tout à fait le même. Benjamin, les Sept Commandements sont-ils toujours comme autrefois ?"
Benjamin, pour une fois consentant à rompre avec ses principes, lui lut ce qui était écrit sur le mur. Il n'y avait plus maintenant qu'un seul Commandement. Il énonçait :
TOUS LES ANIMAUX SONT ÉGAUX
MAIS CERTAINS SONT PLUS ÉGAUX QUE D'AUTRES"
Vous pourriez aimer :
• Jane Eyre de Charlotte Brontë
• Bye bye Vichniovka de Victoria Tchikarnieeva
• Orgueil et préjugés de Jane Austen
D'autres blogueurs en parlent :
5/12
Je n'ai lu de lui que "1984" ou j'ai eu pas mal de mal a vrai dire !
RépondreSupprimerIl faut absolument que je lise ce titre et que je redécouvre 1984 que j'avais beaucoup aimé à l'époque ! (j'aime beaucoup ta chronique !)
RépondreSupprimerJe l'ai en bibliothèque depuis bien longtemps mais ne l'ai encore jamais lu, vu ta chronique je vais certainement me jeter à l'eau et le poser sur ma PAL du mois de septembre.
RépondreSupprimerTu fais bien ! :) En plus il n'est pas long du tout :D
Supprimer