lundi 30 décembre 2019

Et soudain tout change

Titre : Et soudain tout change
Auteur : Gilles Legardinier
Édition : Fleuve Noir
Parution : 2013
Nombre de pages : 375
Synopsis : Pour sa dernière année de lycée, Camille a enfin la chance d'avoir ses meilleurs amis dans sa classe. Avec sa complice de toujours, Léa, avec Axel, Léo, Marie et leur joyeuse bande, la jeune fille découvre ce qui fait la vie. 
A quelques mois du bac, tous se demandent encore quel chemin ils vont prendre. Ils ignorent qu'avant l'été, le destin va leur en faire vivre plus que dans toute une vie... Du meilleur au pire, avec l'énergie délirante et l'intensité de leur âge, entre espoirs démesurés, convictions et doutes, ils vont expérimenter, partager et se battre. Il faut souvent traverser le pire pour vivre le meilleur.




Avis :
   J'avais un bon souvenir de Demain j'arrête, du même auteur. Pourquoi ne pas continuer sur les livres pleins de bons sentiments avec des couvertures remplies de chats ? J'ai saisi l'occasion en achetant ce livre lors d'une brocante, mais qu'en est-il réellement ? 

    Camille est une adolescente banale, qui mène une vie banale, avec des amis banals. C'est sa dernière année au lycée et quelle chance : tous ses amis sont dans sa classe. Voilà. L'histoire comme on nous la présente, c'est ça : une vie basique de lycéens. Ils sortent, ils vont en cours, ils parlent... nous avons droit au début à énormément de petites anecdotes, à tel point que je croyais que l'intrigue se résumait uniquement à ça. Puis, l'élément déclencheur, cet élément qui va faire tomber notre petit groupe de son piédestal. Ainsi, ils vont devoir cohabiter avec la maladie, l'absence, la solidarité, le désespoir mais aussi heureusement,  avec l'espoir.  

    J'ai eu énormément de mal à rentrer dans l'histoire et à accrocher aux personnages. L'élément déclencheur met énormément de temps à arriver, il m'a semblé. Avant cela, on assiste à des scènes entre adolescents qui n'ont aucun lien entre elles, et qui, il faut le dire, sont ennuyeuses et sans grand intérêt. Surtout quand on revient dessus après avoir terminé l'histoire. Bref. L'élément déclencheur est surprenant et bouleversant - ok petit spoil qui va faciliter la rédaction de cette chronique : un des personnages est gravement malade voilà ouf c'est dit. Nos amis lycéens sont tous très choqués et les émotions sont bien retranscrites. Ils font preuve de solidarité et bien que parfois ils en fassent des caisses, c'est gentillet et on reprend foi en l'humanité, merci monsieur l'auteur de faire des romans qui font un peu sourire quand même. L'intrigue devient un peu plus intéressante à partir de là, et cela permet à Camille, protagoniste principal, de gagner en caractère.

    Parlons personnages : ils ne m'ont pas spécialement touchés. Surtout au début, parce qu'ils me semblaient bien immatures. Alors vous allez me dire "Non, mais Amélie t'as plus de 25 ans heureusement que tu les trouves immatures !". Mais immatures dans le sens où, même pour des lycéens, j'ai trouvé qu'ils avaient des réactions de collégiens. Vraiment. 
     Heureusement, Camille, Léa et Axel remontent globalement bien le niveau. Camille est une jeune fille effacée, sensible et gentille. Un peu perdue dans cette année décisive, son monde s'écroule lorsque la maladie pénètre dans leur vie. Léa est la sagesse même : la plus mature de tous, sans contestation possible. Big up à toi.

    J'ai apprécié le roman dès lors que ce grand élan de solidarité se met en place. Je le répète : ils sont immatures, c'est plein de bons sentiments, c'est de la philosophie de comptoir mais ça fait un peu de bien, de lire sans se prendre la tête, et de voir une bande de jeunes tout faire pour que les choses changent, pour que leur quotidien soit meilleur. On a une vision de la jeunesse, mais pour une fois attention sans clichés ! Merci monsieur l'auteur.
    Je note cependant une vision quelque peu utopique du monde dans lequel on se trouve, ça manque un peu de réalisme. Par exemple : un des jeunes abîme détruit la voiture d'un vieux monsieur intolérant raciste. Alors déjà, c'est pas bien d'être raciste. Mais c'est pas bien non plus de péter une voiture. Et ben qu'est-ce qu'ils font les ados : ils se cotisent pour payer la dette de cet adolescent. Alors oui c'est formidable, mais... vraiment ? 
    Plus choquant encore, et là, c'est vraiment quelque chose qui m'a choqué et qui est loin d'être utopique. Alors en fait, comme à semi-spoilé, un de leur camarade de classe est malade, cette personne va à l'hôpital et certains de la classe en profitent pour dire du mal d'elle à chaque fois. Quelle réponse des adolescents ? Prendre le vilain, l'attacher à une chaise au milieu d'un passage à l'heure de pointe et lui retirer ses vêtements, PUIS son slip. Ah et son se moque de la taille de son sexe aussi, c'est rigolo ça. C'est légèrement excessif. Et c'est du harcèlement. Et aucun professeur/directeur/surveillant ne dit quelque chose hein. Bah non, quelque part c'est mérité il a dit du mal de la personne malade vous comprenez. Bref. Ça va de paire avec l'immaturité des personnages évoquée plus haut. 

    Je me rends compte que je ne dis pas grand chose de positif sur ce roman alors qu'il ne m'a pas tant déplu - la scène du harcèlement a descendu toute mon estime. C'est cependant un roman qui se lit facilement, avec de beaux messages et de belles valeurs. Tout compte fait, le livre n'est pas si superficiel que ça, sous son intrigue adolescente. J'ai presque versé une larmichette. 

Conclusion : un roman sympathique qui aurait pu l'être davantage pour moi si j'avais réussi à accrocher aux personnages, qui manquent bien de profondeur. Le roman se lit finalement assez facilement et malgré tous les bons sentiments à outrance, on passe un bon moment, le message reste assez profond. Je regrette sincèrement l'immaturité des personnages qui s'apparente plus à des collégiens qu'à des lycéens de terminale... le prochain roman lu de l'auteur sera le bon ! 


Chapitre 25, page 150 : 
"Qu'est-ce que ça fait, un analyste en posture ? Et un agent de développement local ? Il est vrai qu'aujourd'hui on ne dit plus un balayeur mais un technicien de surface. On ne parle plus d'un chômeur mais d'un sans-emploi. Les clochards ont disparu, mais il y a de plus en plus de sans-abri. On ne dit plus non plus un aveugle, on dit un non-voyant. On ne devrait donc plus dire un gros connard, mais un non-pensant en surpoids. L'art d'enrober, de détourner. On nous saoule de mots, de "concepts", d'idées "neuves" et personne ne parle de l'essentiel, de ce qui nous touche tous."


Lu dans le cadre du Défi Lecture 2019
15/100


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7 commentaires:

  1. J'ai l'impression qu'il y a un avant et un après l'événement déclencheur (j'ai sauté les quelques lignes où tu en parles pour ne pas être spoilée, car je veux lire ce titre ^^), alors je saurais qu'il faut m'accrocher au début quand je le lirai. En tout cas, même si tu en dis des choses un peu négatives, je trouve que tu en parles quand même avec pas mal d'entrain, donc il a dû te marquer un peu quand même ! Merci pour cette chronique :)

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    1. Alors oui, tu as peut-être raison : un avant et un après évènement déclencheur, sauf que bon... avant l'évènement c'est un peu décousu et sans lien alors qu'on retrouve un peu de cohérence après. C'est peut-être fait exprès.
      Ce n'était pas une mauvaise lecture. Vraiment. Donc j'espère que ça ne t'as pas découragé de le lire.

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    2. Ça ne m'a pas découragée, juste que c'est triste que "l'avant" soit un peu décousu... Mais bon, je verrai bien si ça me gêne ou pas ^^

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  2. J'ai toujours hésité à me lancer dans les livres de cet auteur... A voir, pourquoi pas (mais j'ai 38 ans, je vais sûrement les trouver archi immatures 😂🤣)

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    1. Alors l'immaturité je l'ai trouvée uniquement dans ce livre cependant. Tu peux peut-être tenter avec un autre de ses romans :)

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  3. Je n'ai lu qu'un seul livre de l'auteur : "Complètement cramé !". J'avais adoré à l'époque : beaucoup d'humour avec de vrais sentiments humains :) J'ai un autre roman de l'auteur dans ma PAL et j'ai hâte de voir si j'aurai le même ressenti. Dommage que beaucoup de choses t'aient déçue quand même, pour celui que tu as lu :-/

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    1. Alors pour ma défense, j'ai été déçu de celui-ci mais il y a de l'humain quand même. Et des sentiments. C'est juste que ça m'a paru moins réaliste que le dernier que j'avais lu, à savoir "Demain, j'arrête !". Il était drôle. J'ai "Complètement cramé" dans ma PAL et je compte bien le lire tout de même, ce livre ne m'a pas trop découragée.

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